Discours d’Yvan Lubraneski (Maire 2014-2023)
« Devant l’équipe municipale comme à l’ensemble des habitants, j’ai pu exprimer mon choix de passer la main après presque 10 ans d’un mandat de maire dont j’ai pu rappeler qu’il est le plus beau des mandats.
C’est un mandat attaché à la commune, cellule de base de la démocratie, que je n’ai eu de cesse de défendre jusqu’au niveau national, avec les maires ruraux de France.
J’ai pu indiquer les raisons de cette décision, réfléchie depuis plusieurs mois et conséquence d’une importante chute de mes revenus personnels depuis 2020.
J’ai tout tenté pour concilier bénévolat et activité professionnelle. J’ai courbé le dos et je n’ai rien laissé paraître, il s’agissait avant tout de tenir la promesse de ce nouveau mandat et de m’occuper de vous, jusqu’à en oublier moi-même.
Cet engagement c’est le cumul de grandes responsabilités locales et nationales, indemnisées au total un peu plus de 1300 € par mois. Cela ne permettait pas de maintenir le niveau de revenu attendu au sein de mon foyer, qui plus est bientôt confronté aux études des enfants.
C’est important de le savoir car les gens se font des fois des idées, surtout quand votre action est médiatisée. Ils vous voient à la télé et vous croient puissant et fortuné, alors que la puissance est collective et la fortune est ailleurs.
Elle est d’autant plus ailleurs que je n’ai cédé à aucune tentation malhonnête, ni couru des fonctions délivrant des indemnités à moindre effort. Je me sens bien avec ça.
Et si je me sens bien avec mon choix, je regrette cependant, aussi bien pour les bénévoles que pour les élus des communes, que la société reconnaisse bien mal leur engagement.
Il faudrait au contraire les soutenir de toutes nos forces, car notre capacité à vivre et faire ensemble en dépend et, au-delà, notre capacité à traverser les épreuves.
Faire à moitié, ce n’est pas mon genre et je ne souhaite pas y être contraint. Et ce que j’ai pu faire pendant 10 ans au prix d’un fort investissement, j’ai pu le faire avant tout en m’appuyant sur une équipe. Les uns et les autres, à différents niveaux, ont donné du temps et de la compétence au village.
Nous y avons beaucoup travaillé et c’est pour cela que ça se voit, paraît-il.
Nous avons cherché à donner de la motivation et un cadre agréable aux agents municipaux, c’est là aussi un combat de chaque instant, jamais parfait, toujours à poursuivre, pour que chacun donne le meilleur et je tiens à les féliciter.
Nos victoires collectives et nos réussites ont été rendues possibles par l’investissement de beaucoup d’habitants, lesquels, avec notre constitution municipale, nous avons appelé à contribuer, à coopérer.
Nous sommes au fond fidèles à cette dynamique en étant capables de changer de maire dans la continuité.
Jean-Paul, par ses qualités d’écoute, sa sagesse et sa vision large de notre action, a les qualités pour poursuivre avec nous tous.
À l’unanimité nous nous sommes sentis à l’aise avec cette perspective, c’est rare et précieux.
Cher Jean-Paul, je sais que cela t’oblige et que tu offres tes qualités à la poursuite de nos projets et de notre méthode. Tu pourras compter sur nous. Cette continuité et la force de l’action collective sont une chance, encore aujourd’hui, pour notre village.
Voici l’écharpe du passeur, du facilitateur, du catalyseur : le Maire.
Il agit avec les élus et les agents pour notre quotidien et développe une capacité à s’élever au-dessus des intérêts particuliers pour défendre l’intérêt général, chercher ce qui est bon pour la commune et son avenir.
En avant Les Molières ! Et félicitations à Jean-Paul ! »
Discours de Jean-Paul Gruffeille
« Je ne vais pas mobiliser la parole trop longtemps, je n’ai pas le talent d’orateur d’Yvan.
Ce soir, on ne fête pas une victoire mais le passage de relais d’une course d’obstacles. Le quotidien d’une équipe municipale, les élus et les agents, n’est pas un long fleuve tranquille mais une suite d’obstacles posés par l’administration, les règlements en constante évolution, parfois certains administrés et tous les projets que l’on se doit de réaliser dans l’intérêt général si l’on souhaite que notre village reste un lieu de vie.
Je n’ai jamais eu l’ambition de devenir maire un jour. Pas même en rêve ! Si j’ai accepté de prendre cette charge c’est justement pour franchir un de ces obstacles que l’un d’entre nous, Yvan pour ne pas le citer, ne pouvait franchir seul. Je prends donc le relais.
La course dans laquelle nous nous sommes engagés est longue, six ans. Nous sommes à mi-mandat et nous avons la volonté de terminer cette course de fond, tous ensemble, en équipe.
Nous pouvons regarder en arrière et voir les obstacles déjà franchis, les projets réalisés, tous les imprévus gérés au quotidien.
Devant nous, encore des obstacles à franchir jusqu’à la ligne d’arrivée : 2026 pour cette équipe. Il sera alors temps de passer ce relai de la vie citoyenne et démocratique à une nouvelle équipe.
Encore merci à Yvan de nous avoir guidés durant toutes ces années pendant lesquelles il n’a pas compté son temps.
Merci à tous les élus qui, n’en doutez pas, font également des sacrifices sur leur temps de vie privée afin d’accomplir leur mission et qui ont accepté que je prenne le relais d’Yvan en tant que maire de notre village.
Ne pas oublier tous les agents communaux, administratifs, des services techniques et des services périscolaires qui font que vous avez des services, dits communaux ! Sans eux, travailleurs de l’ombre, il ne se passerait rien !
J’ai promis de faire court alors j’arrêterai là après avoir remercié le public qui participe à ce conseil municipal, certains pour la première fois bien que ce soit un temps ouvert à toutes et tous.
Nous avons encore quelques délibérations à l’ordre du jour, aussi, au travail… »