(Seul le prononcé fait foi)

Monsieur le Sénateur,

Mesdames et Messieurs les représentants des Associations d’Anciens Combattants (l’ARAC, le Souvenir Français, l’UFAC et l’UNC),

Monsieur le Commandant de la brigade de Gendarmerie de Limours, Monsieur le Chef du Centre d’Incendie et de Secours de Limours,

Mesdames et Messieurs les élus des Molières, anciens et nouveaux, chers concitoyens et chers enfants du Conseil Municipal des Enfants des Molières, dont l’un d’entre eux porte le drapeau des enfants.

Nous voilà tous encore réunis un 11 novembre, jour de recueillement de notre Nation entière pour nos Morts pour la France, dont j’égrainerai les noms dans un instant.

Ces noms feront entendre la réalité concrète du dévouement pour notre patrie au point de lui donner sa vie.

Cela invita notre commune, après la première guerre mondiale et son cortège de millions de morts, ses blessés et ses gueules cassées, à édifier pour la Nation et nos familles broyées par le conflit, notre Monument aux Morts.

Il put être financé grâce à une souscription publique qui rassembla près de la moitié de la somme totale nécessaire, à savoir 4740 Francs (environ 5400 € d’aujourd’hui), ce qui fut complété par le budget communal et une subvention de l’État d’un peu moins de 10 %.

Je vous laisse découvrir dans notre bulletin municipal n°150 l’article réalisé par Mémoire au Village, mais c’est ainsi que notre Monument aux Morts, édifié ici dans le nouveau cimetière, put être inauguré le 16 octobre 1921, il y a 100 ans.

Les noms des Moliérois morts pour la France durant cette première guerre mondiale y étaient gravés, et par la suite, ceux qui ont péri durant la seconde guerre mondiale puis la guerre d’Algérie y ont été ajoutés. Tous seront cités aujourd’hui.

Ce lieu symbolique nous nous y retrouvons pour toutes les cérémonies patriotiques, car il est précieux d’en faire vivre le souvenir, ainsi nous attachons une grande importance à soigner l’esthétique de ce lieu. Merci à tous ceux qui y contribuent.

Merci à toutes celles et tous ceux qui répondent présent à ce rendez-vous et comprennent l’importance de cette mémoire.

C’est à la fois l’honneur et la mémoire de ceux qui ont péri, la mémoire de ces conflits, de leurs causes et de leurs conséquences, mais encore l’expression vivante qui témoigne de notre capacité à être un peuple et à vivre ensemble.

Cette capacité à vivre ensemble est une construction permanente, car elle est fragile et friable.

Trop nombreux sont ceux qui, parfois au nom de notre mémoire commune, de notre patrie et notre Nation, tentent de nous séparer, de nous diviser, de jeter l’opprobre et d’attiser la haine contre des communautés, quelles qu’elles soient.

Toutes ces communautés sont pourtant chacune une part d’un même ciment, avec parfois le sang versé pour notre patrie, c’est ce qu’a tenté de faire comprendre l’un de mes arrière-grands-pères en levant sa main mutilée dans un restaurant où il venait d’entendre des propos antisémites à la table voisine.

Ces paroles cruelles n’étaient pourtant rien à côté de ceux qui les attiseront ensuite et organiseront sa déportation quelques années plus tard, la déportation de celui qui avait combattu pour la France et y avait perdu sa jeunesse et une partie de sa main.

Aussi ne nous laissons pas faire par certaines paroles, elles nous éloignent de la raison et du discernement, elles nous font basculer dans la violence et dans l’horreur.

Aux défis d’aujourd’hui, démocratiques, sociaux, écologiques, ces démagogues dangereux n’apporteront aucune solution, pire ils ajouteront de la division et de la violence à l’endroit où notre salut passe par l’unité et la confiance.

Aux Molières nous prenons activement notre part à construire la confiance et l’unité, car la transition démocratique est la mère de toutes les autres.

Le village, c’est le visage d’un avenir ensemble.

Soyons tous dans notre commune cette petite République qui fait la grande !