Massés dans le cimetière communal particulièrement soigné par les agents des espaces verts, plus de 200 adultes et une soixantaine d’enfants se sont réunis autour du Monument aux Morts pour commémorer l’armistice du 11 novembre 1918, ce 11 novembre 2015.

Les enfants ont chanté La Marseillaise avant de la reprendre avec le public et la fanfare.

Les 27 Moliérois tombés lors de cette guerre ont été cités avant la sonnerie aux Morts et la minute de silence.

Stéphane Miot, conseiller municipal à la jeunesse, a lu le texte officiel du gouvernement, après les messages des associations d’anciens combattants présentes, et avant le discours du Maire.

Certains participants ont pu découvrir ensuite la salle polyvalente de l’espace culturel & associatif où un pot fut offert par la mairie.

Discours du Maire, M. Yvan LUBRANESKI 
Seul le prononcé fait foi.

« Chers enfants de l’école Anne Frank, chers habitants des Molières,

Nous sommes réunis ce jour pour commémorer ensemble l’armistice du 11 novembre 1918, mettant fin à la première guerre mondiale, et pour honorer tous nos morts pour la France.

Lors de ce conflit sanglant qui dura 4 années, aux Molières ce sont 27 noms qui seront cités tout à l’heure, familles décimées et privées d’un père ou d’un fils, mort au front pour notre liberté.

Nous sommes entrés l’an dernier dans le centenaire de cette première guerre mondiale.

Certains d’entre vous ont pu découvrir à la maison de la Communauté de Communes le travail de mémoire réalisé par les bénévoles de l’Office de Tourisme du Pays de Limours. C’est un excellent travail.

Avant la fin de ce centenaire, ce travail remarquable pourra être présenté aux Molières dans la nouvelle salle d’exposition de l’espace culturel & associatif prochainement inauguré.

J’invite les équipes éducatives du groupe scolaire Anne Frank à préparer, à l’occasion de l’accueil de cette exposition, une contribution à la mémoire de la Grande Guerre sous la forme qu’ils souhaiteront mettre en œuvre.

La mémoire des guerres et le pacifisme doivent être transmis à nos enfants.
L’an dernier, nous étions dans leur cour de récréation près de la plaque commémorative qui y est apposée. Nous y avions symboliquement renforcé notre recherche et notre devoir de mémoire.

Aujourd’hui je tiens à remercier particulièrement de leur présence les nouveaux élus du Conseil Municipal des Enfants.

Nous avons pu voir leur fierté lorsque nous leur avons remis leur petite écharpe tricolore.

Certains d’entre eux l’avaient même revêtue pour la première commission de travail la semaine dernière à l’école pendant les nouvelles activités périscolaires.

Je leur ai expliqué que nous les portons essentiellement à l’occasion des cérémonies.

C’est ce qu’ils ont fait aujourd’hui et je veux leur dire tout l’espoir que nous mettons dans leur génération, afin de faire vivre la France et la République.

La France qui peut se donner les moyens et faire le travail nécessaire pour tirer les leçons de son Histoire,

La France qui défend la liberté, comme nous avons pu le rappeler le 14 juillet dernier au pied de notre arbre de la liberté, place de la Mairie.

La France qui défend l’égalité, de droits et de devoirs.
Ainsi les élus devraient être considérés comme une émanation attentive et impliquée au service des habitants.
Jamais une caste ni une autorité qui bénéficierait de l’exclusivité du jugement sur les autres citoyens.
Jamais les promoteurs d’un traitement différencié des citoyens, guidé par des a priori.
Cette égalité-là est une base fragile de la démocratie.
Et je crois bien qu’elle est en crise dans notre pays.

La France défend la liberté, l’égalité, mais aussi la fraternité.

C’est cette mission et ce chemin qu’elle s’est donné depuis la fin du 18ème siècle, et qui fait par exemple que nous essayons à la fois de relever le défi que la crise économique et sociale nous impose, tout en ouvrant notre cœur et notre porte à celles et ceux qui souffrent ailleurs et nous demandent l’asile.

Là encore, la capacité de notre village à créer une chaîne de solidarité et d’entraide témoigne concrètement de notre force à faire vivre les valeurs de la France.

Ces valeurs sont pourtant plus que jamais menacées.
Comme dans tous les moments critiques de l’Histoire, certains viennent chercher dans le désespoir ou les difficultés des uns et des autres le terreau de la haine.
Ils voudraient nous faire renoncer à ces valeurs tout en s’appropriant subtilement les couleurs de la France et le nom d’associations de combattants qui, elles, courageusement ont au contraire honoré la France de leurs actions.

Je suis prêt à discuter longuement avec celles et ceux qui sont tentés de voter pour ces faussaires.
Et je sais aussi comment l’état de notre démocratie politique les affecte. Qu’ils entendent bien que je suis avec eux, résolu à travailler pour la reconstruire.

Les responsables politiques doivent en effet, chaque jour, prouver leur capacité à écouter et à produire un travail collectif autour des valeurs qui nous rassemblent.

Je ne veux pas faire un discours trop politique, mais j’aimerais rappeler qu’à mon sens la gauche et la droite ce n’est pas pareil.
Il ne s’agit donc pas de développer ici ces différences.
Cependant, si le débat et l’expression de la diversité sont bien notre richesse, ce qui lasse, et contre quoi il faut continuer de se battre, ce sont les comportements dogmatiques de part et d’autre.
Nous en sommes tous très fatigués et consternés.
Ces comportements nous exaspèrent.

Nous aspirons à un nouveau souffle démocratique.

Il est à construire et il est bien le seul à même de forger un nouveau pacte social.
Les guerres comme le terrorisme procèdent d’intérêts économiques confrontés à l’intérêt général, et de dérives sectaires qui veulent imposer leur ordre.

Il est urgent de bâtir une société de la coopération et du progrès collectif.

Les commémorations sont le temps de la mémoire, mais aussi de la réflexion et de l’action.

Chacun peut apporter sa pierre à un autre monde, commençons tous par y penser, et cela constituera déjà un début.

Ce temps de mémoire, aujourd’hui, c’est celui de toutes celles et tous ceux qui sont morts pour la France, dans les conflits auxquels elle a participé.

Première guerre mondiale, seconde guerre mondiale, mais aussi guerre d’Algérie.

La Fédération Nationale des Anciens Combattants d’Algérie nous a sollicités pour la création d’une plaque et pour célébrer le Cessez-le-feu du 19 mars 1962. Certains d’entre eux sont ici, aussi je voudrais dire que cette demande ne peut que recueillir notre agrément.
Nous les retrouverons pour commémorer cette date et cette guerre le 19 mars prochain.

Nous nous retrouverons à chaque fois dans le même esprit, celui du souvenir et celui de l’avenir.

L’un ne peut se concevoir sans tirer les leçons de l’autre, que nos aînés ont payé de leur sang.

Faisons leur honneur et traçons le chemin de l’Humanité juste et fraternelle. »