Les prix élevés de l’énergie et la nécessaire transition écologique font que de plus en plus de citoyens se tournent vers les énergies renouvelables, et, en particulier, le solaire sous forme de panneaux photovoltaïques (génération d’électricité) ou panneaux solaires (production d’eau chaude), parfois les deux.

Ce regain d’intérêt des particuliers ne va pas sans inconvénients qui font que nous sommes soumis à une forte pression commerciale, démarchage incessant par téléphone, publicités sur nos smartphones et ordinateurs.

Afin d’y voir clair et d’avoir des informations fiables, le café du samedi du 19 novembre 2022 a été consacré à l’électricité photovoltaïque. Christian Casals, conseiller en énergie partagée de l’ALEC Ouest Essonne a présenté le sujet dans un but à la fois didactique et informationnel (présentation : ici).

Était également présent Hervé Prévost de la société E.S.S.M de Fontenay Les Briis. Hervé est un artisan spécialisé dans l’installation d’équipements solaires. Il a pu préciser un certains nombres de points techniques, réglementaires et financiers lors des questions posées par l’assistance.

Bon à savoir :

  • Démarchage se présentant comme un organe officiel, offrant l’installation « gratuite » ou à « 1 euro » de panneaux solaires, soit disant subventionnés par l’état : surtout ne JAMAIS répondre positivement à ces offres. Seuls les chauffe-eau solaires peuvent bénéficier d’aides, pas les panneaux photovoltaïques. D’autre part, ce n’est jamais gratuit, il y a toujours un reste à charge dont le montant dépend de vos revenus. Bien se référer aux guides des aides officielles, du gouvernement (vérifier que l’adresse du site soit bien .gouv.fr), de l’ADEME (ici) ou de l’ALEC (voir page 7 et suivantes, ici)
  • Vous serez totalement autonome et pas affecté par des coupures d’approvisionnement du réseau EDF : bien que techniquement possible, l’investissement financier nécessaire est très conséquent car il faut inclure des batteries pour le stockage de l’électricité – les panneaux n’en génèrent pas la nuit ! Ainsi que des équipements adaptés à la situation (onduleurs de forte capacité, etc). Sachez que même si vous avez des panneaux photovoltaïques sur le toit, que vous soyez en autoconsommation partielle ou totale, s’il y a coupure d’électricité sur le réseau, votre installation s’arrête également !
  • Eviter de signer des bons de commande sur des foires ou des salons car vous ne bénéficiez plus du droit de rétraction (article L224-60 du Code de la consommation), sauf si vous faites appel à un crédit pour le financement.
  • Une déclaration préalable de travaux est à déposer en Mairie au service urbanisme avant l’ouverture du chantier. Attention si votre résidence se trouve dans un périmètre protégé par les Bâtiments de France, il faut l’avis favorable de l’architecte des BF et ce n’est pas garanti..
  • Afin d’établir son devis, tout bon artisan se doit de venir chez vous pour une visite d’inspection technique préalable.
  • Sur le plan technique, Hervé recommande pour les petites installation, de taille inférieure ou égale à 3 kWc, de prendre des panneaux avec micro-onduleurs. Le prix global (panneaux + onduleur) est sensiblement le même qu’avec un onduleur central mais la gestion des panneaux en cas d’anomalie est complètement transparente pour l’utilisateur.
  • Il est important de demander plusieurs devis – en favorisant les artisans locaux– et de les rencontrer pour discuter en face à face. Une relation de confiance doit s’établir car votre installation va produire pendant 20 à 30 ans et doit être entretenue régulièrement. Un artisan basé à plusieurs centaines de kilomètres de votre domicile viendra pour faire une installation, mais viendra-t-il pour le service après-vente ? Je vous laisse apporter la réponse…
  • Enfin sachez qu’il existe des équipements fabriqués en France, par exemple Solisart pour les chauffe-eau solaires, ou Systovi, Voltec, Recom-Sillia et DualSun pour le photovoltaïque.

Vous l’aurez compris, il est fortement conseillé de ne pas partir seul dans cette opération. Nous avons la chance d’avoir des partenaires indépendants, nommément l’ALEC et le Parc Naturel Régional, qui sont là pour vous aider à mûrir votre projet et s’assurer que vous allez faire un investissement en toute connaissance de cause.

Bien choisir un professionnel qualifié, avec l’agrément RGE et les qualifications appropriées (Qualipac, QualiPV, etc.), c’est s’assurer que l’installation sera faite selon les règles de l’art.

Si vous voulez aller plus loin, voici quelques liens de ressources intéressantes :

  • Le PNR de la Haute Vallée de Chevreuse : cliquer ici pour accéder aux informations et guides.
  • La région Île de France a mis en ligne un cadastre solaire (ici) avec beaucoup d’informations à consulter.
  • L’entreprise InSunWeTrust, maintenant Otovo, édite toute une série de guides qui sont disponibles sur leur site web (cliquer ici).

En conclusion, même si cette solution d’énergie solaire, que ce soit le photovoltaïque ou les chauffe-eau solaires, n’est pas la solution miracle qui va complètement remplacer soit le gaz pour le chauffage ou l’électricité du réseau, c’est une manière de bien alléger vos factures et de réduire la demande sur les réseaux de distribution.

Notre avenir en ce qui concerne l’énergie et son utilisation domestique, cela n’engage que moi, passe par une conscience accrue de la nécessité de sobriété énergétique – ce qui ne signifie pas privation, et par la mise en place d’un mélange de solutions techniques qui apporteront de la résilience.

Cette discipline nécessaire s’adresse bien évidemment aussi aux collectivités locales, et l’équipe municipale du village cherche – et trouve, des moyens de parvenir à la sobriété énergétique. Le dernier exemple en date étant, comme vous avez pu le constater, l’extinction de l’éclairage public à 23h, suite au vote massif en sa faveur de la part des habitantes et habitants du village.

Saviez-vous que dès la conception du centre culturel & associatif Guy-Jean Baptiste Target (la médiathèque), des solutions d’énergies renouvelables ont été mises en place : de la géothermie pour le chauffage, un chauffe-eau solaire pour l’appartement situé à l’étage.

Soyons solidaires pour aller plus loin, tous ensemble.

Jean-Paul Gruffeille, conseiller municipal délégué au PCAET