Le processus de concertation et co-construction s’est achevé le 18 mars. Il s’agissait de s’approprier collectivement les enjeux et concevoir un projet utile au village et respectant son cadre. La main est maintenant à l’équipe municipale, qui présentera un projet dans lequel seront rappelés les éléments issus de cette phase de concertation.
Depuis une dizaine d’années, la population du village est en baisse constante, faute d’offre en logements adaptés à chaque étape de la vie. Le fonctionnement de certains équipements et services de la commune, mais aussi des commerces, s’en est alors trouvé impacté, certaines classes d’école ont fermé.
Comment attirer de nouvelles familles ? Accueillir les jeunes qui souhaitent s’installer seuls ? Permettre aux personnes âgées de demeurer dans le village dans des conditions favorables ?
Le secteur dit de la « Janvrerie » a été identifié dans l’actuel Plan Local d’Urbanisme (PLU) pour aménager une extension de la commune permettant d’accueillir des logements diversifiés ainsi que des équipements et des services, tout en prenant soin de recréer des espaces partagés et végétalisés au centre de ce nouveau quartier.
La commune et ses partenaires ont été accompagnés par le cabinet Ville Ouverte pour réussir la concertation et penser l’avenir du village avec les habitants. Cette démarche visait à produire un aménagement de qualité, pour participer au « mieux vivre ensemble » de la commune.
Lors de la réunion du samedi 17 décembre, le Maire, Yvan Lubraneski a insisté sur la nécessité de répondre aux mutations démographiques et sociologiques ainsi qu’aux nouveaux besoins en terme de typologie de logements (population sénior et maintien à domicile, familles monoparentales, jeunes familles primo-accédantes). « C’est aussi répondre aux familles plus modestes qui viennent en face d’emplois locaux peu rémunérés (établissements médico-sociaux, activités agricoles, entreprises…) ». Alexandre Vabre, maire-adjoint à l’urbanisme et à l’environnement, a rappelé que « cette zone d’extension est visée par la commune depuis de très nombreuses années, car elle peut être liée facilement au centre du village, et ne présente pas de risques pour les populations. La surface urbanisable est actuellement ramenée de 7 à moins de 2 Ha. »
Yvan Lubraneski a d’ailleurs déploré qu’avant 1977, année de l’élection de Claude Guillemin à la tête de la commune, il y avait « une forte tendance au sein du conseil municipal à se passer les plats entre propriétaires terriens pour rendre constructibles des zones dont ils connaissaient bien les risques associés ». Et d’ajouter « avec pudeur ils avaient par exemple indiqué dans le Plan d’Occupation des Sols que les sous-sols étaient déconseillés dans la rue de l’étang… résultat : la plupart des constructeurs à l’époque ont créé des sous-sols. Ceux qui ont ouvert les droits à construire mériteraient d’être poursuivis, s’il n’y avait prescription j’aurais déjà déposé plainte, car ce sont les habitants et les élus d’aujourd’hui qui trinquent, notamment à la faveur du changement climatique ! »
Pour conclure et revenir à l’exercice de co-construction d’un nouveau quartier, Yvan Lubraneski a précisé que « c’est justement le processus inverse, intelligent, ouvert, que nous devons faire aujourd’hui : partager nos objectifs en matière de logements, délimiter un espace sécure, penser au cadre de vie des riverains actuels et des nouveaux habitants, créer une lisière entre logements et activité agricole, gérer les questions de ruissellements vers la vallée, briser la vitesse dans la rue de la Porte de Paris, aménager des liaisons douces depuis le stade vers le centre et vers le Paradou… »