Sous une pluie continue, la cérémonie commémorative du centenaire du 11 novembre 1918 a rassemblé environ 150 personnes.
L’hommage rendu par les enfants de la classe de CM2 aux « poilus » des Molières a été particulièrement émouvant et apprécié.

Discours d’Yvan LUBRANESKI, Maire des Molières. Seul le prononcé fait foi.

« Madame la Sénatrice de l’Essonne, et Conseillère Départementale,

Mesdames et messieurs les élus des Molières et des communes voisines,,

Mesdames et Messieurs les représentants des associations d’anciens combattants, de l’UFAC, de l’UNC et du Souvenir Français,

Monsieur le Major de la Gendarmerie de Limours,

Monsieur le Chef du Centre d’Incendie et de Secours de Limours,

Mesdames et Messieurs les musiciens de l’Ensemble Musical du Hurepoix,

Chers conseillers municipaux enfants,

Chers habitantes et habitants des Molières,

Nous sommes réunis ce jour pour commémorer ensemble le centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918, mettant fin à la première guerre mondiale et ses 19 millions de morts, dont presque 10 millions de soldats et parmi eux 1,3 millions de militaires français, engagés et appelés par la France.

Ces chiffres font tourner la tête.

Pas une famille n’a été épargnée par ce conflit et ces pertes humaines considérables.

Nous honorons aujourd’hui la mémoire de nos morts pour la France, et parmi eux, ceux des Molières.

Nous avons commencé la commémoration de ce centenaire de la Grande Guerre 1914-1918, il y a 4 ans, en écoutant Jean Jaurès, par la voix de la comédienne Pierrette Dupoyet.

Nous avons commencé la commémoration de ce centenaire dans notre école, à la fois pour donner du sens à la plaque apposée en mémoire aux instituteurs de Seine et Oise, et pour davantage vous impliquer, vous, les enfants, dans cette mémoire que vous aurez à faire vivre après nous, et dans cette République que vous pouvez dès aujourd’hui animer par votre action.

Le Département de l’Essonne nous a offert un drapeau des enfants. Vous le porterez désormais à chaque cérémonie pour concrétiser cette transmission de nos valeurs à laquelle nous continuerons de nous attacher.

Ainsi, oui, nous honorons aujourd’hui la mémoire de nos morts pour la France, et parmi eux, ceux des Molières.

Nous, les petits, nous honorons ces hommes et ces femmes simples, sans grades, agriculteurs, carriers, employés… Nos poilus dont certains récits nous ont été donnés à écouter par les enfants de la classe de CM2.

Nous remercions les enfants et leurs professeurs pour ce travail de mémoire.

Je remercie aussi la section « Mémoire au village » de l’association Sports & Loisirs des Molières, qui, avec l’appui du travail réalisé par l’Office de Tourisme du Pays de Limours, et de nombreuses recherches, ont produit une exposition très réussie que vous pourrez découvrir ou redécouvrir tout à l’heure après la cérémonie.

Ils ont également réalisé une brochure que vous pouvez vous procurer et qui rassemble cette histoire dans l’histoire, comme ils savent si bien le faire.

Vous en saurez plus, ainsi, sur ces noms que nous allons citer tout à l’heure et pour lesquels nous offrirons à chacun une rose en hommage.

Vous apprendrez sur leurs familles, où ils sont nés, quel âge avaient-ils, dans quel régiment ont-ils servi et parfois même très précisément où ils ont péri.

C’est le cas d’Emile THOMASSIN, de Marcel AUBERT, ou encore de Valentin ROUSSIN, qui a laissé une femme et trois enfants, et dont deux arrière petits-enfants sont avec nous aujourd’hui.

Vous retrouverez également ceux qui furent mobilisés mais qui ont pu revenir du front, blessés ou indemnes.

Vous y retrouverez des noms qui ont fait l’histoire de notre village, d’Honoré BASSET qui fut carrier et dont l’épouse tenait le café à l’emplacement du restaurant Le Chat Botté, à Georges JULLEMIER, agriculteur, qui fut Maire des Molières de 1925 à 1933.

Les ouvriers, les agriculteurs, les petits commerçants, les bénévoles, les conseillers municipaux, les petits maires, ce sont encore aujourd’hui ceux qui font vivre la France.

Oui, nous devons le revendiquer, n’ayons pas honte d’être petits si nous sommes grands par nos comportements et notre solidarité.

À regarder les grands, nous voyons tellement de comportements petits, nous voyons tellement de bassesse et de mépris…

Quelle erreur nous commettrions de les prendre pour exemple ! Même s’il faut souhaiter que cela soit possible.

Quelle erreur nous commettrions de traduire par notre violence la violence verbale et symbolique qui nous est démontrée !

Non, le combat contre le rejet, le cynisme, l’exploitation économique, l’aliénation médiatique, la dictature des écrans et des images… ce combat se mène en construisant concrètement de belles choses où nous sommes, en nous comportant en citoyens adultes, en donnant de la valeur et de la grandeur à nos petites contributions au service de nos familles et de la communauté républicaine.

C’est le sens de ces centaines de milliers de vies données pour notre liberté.

La République, elle est là, elle n’est pas ailleurs.

Chers enfants, ne l’oubliez jamais, ce sont les milliers d’actions de chacun qui créent les conditions de la vie ensemble et de la paix.

Demandez-vous ce que vous ferez pour cela, et soyez fiers de toutes ces participations que vous prendrez.

Ces participations et ces actions cimentent notre destin commun, car ce sont les communs qui nous rassemblent sur un même objet, quand les valeurs nous rassemblent sur un même sujet.

Mais les belles valeurs ne prennent vie que si les belles communautés et humanités se retrouvent sur des objets communs et partagés.

Les morts pour la France et les mobilisés de la Grande Guerre, par leur engagement et leur nombre, ont été un peuple.

Demain, chers enfants, chers Moliérois, demain, nous les petits, formons aussi un peuple, soyons les maillons d’une chaîne humaine solidaire et fraternelle pour que vive la République et que vive la France. »

  

  

Photos Jean-Luc SER