(seul le prononcé fait foi)

Le 8 mais 1945 marque pour la France la fin de la seconde guerre mondiale, par la capitulation sans conditions de l’Allemagne nazie.
La France sort de la guerre, abîmée, meurtrie, divisée.
Plusieurs mois ont été nécessaires pour la libérer, depuis le débarquement des Alliés en Normandie le 6 juin 1944.
L’horreur et la barbarie des camps de concentration et de la mise en œuvre de la solution finale éclatent au grand jour.

Notre humanité a fait, une fois de plus, la démonstration de ses pires travers, jusqu’à nous interroger sur son inhumanité, sur ce qui la construit et sur ce qui la déconstruit.

Dans ce contexte, l’honneur de la France, c’est le Général de Gaulle et les mouvements issus de la Résistance qui vont le porter, au sein du Conseil National de la Résistance.
Le Conseil National de la Résistance élabore un programme.
Son ambition est de reconstruire une société solidaire.
Son ambition est de mettre l’homme au cœur de l’idée même de faire société.
Son ambition est de chercher à établir les conditions de l’intérêt général et du progrès.
Cela se traduit concrètement par les ordonnances du gouvernement provisoire entre août 1944 et octobre 1945, qui ont constitué le programme politique le plus solidaire que nous n’ayons jamais eu, et ont posé les conditions du progrès.

Depuis 2014, nous nous appuyons ici sur cette cérémonie commémorative non pas seulement pour célébrer une capitulation de l’Allemagne nazie, mais pour nous interroger sur la capitulation de l’humanité ou ses moyens de reconstruction.

Commémorer, c’est toujours se souvenir et dans le même temps se projeter dans l’avenir.

Le chemin que les femmes et les hommes du Conseil National de la Résistance avaient pris est encore à tracer, à réactualiser, à faire vivre aujourd’hui et demain.

Et nous nous tournons pour cela vers les plus jeunes d’entre nous, afin qu’ils recherchent, en France, en Europe et dans le Monde, l’intérêt général et le progrès, une réponse solidaire aux enjeux planétaires qui sont les nôtres.

L’éducation en France n’a pas encore eu les moyens à la hauteur de ces enjeux. Dans notre village, nous y travaillons sans cesse, à notre niveau.
Le Conseil Municipal des Enfants, les activités périscolaires, les moyens donnés à l’école nous rappellent le fort engagement de la commune depuis 1977.

L’an dernier, je remettais, en présence du Directeur Académique des Services de l’Education Nationale, le programme du Conseil National de la Résistance aux jeunes élèves de troisième à la sortie du collège.
Dès cette année, ce seront les jeunes majeurs qui seront invités en mairie pour se voir remettre une copie du programme du Conseil National de la Résistance.

Partout dans le monde, les jeunes se réveillent et s’engagent. Pour la solidarité, pour proposer de répondre aux enjeux d’aujourd’hui, marcher pour le climat, remettre en cause nos modèles économiques et politiques.
Ils ont mille fois raison.

Ils retrouvent le chemin de la Résistance, qui commence par l’indignation encouragée par Stéphane Hessel quelques années avant de nous quitter.

Le chemin de la Résistance c’est réactualiser ce que nos aînés ont inscrit dans ce programme de 1945, avec, entre autres :
– « l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ».
– le « retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques ».
– « le développement (…) des coopératives de production, d’achats et de ventes, agricoles et artisanales ».
– « la sécurité sociale, pour assurer à tous les citoyens des moyens d’existence (…) ».

Avec nous, notre mémoire et notre force, nos jeunes vont trouver ce chemin, celui de l’irruption nécessaire d’un autre modèle de développement, qui replace en son cœur l’homme et la nature.
Nous serons à vos côtés, femmes et hommes de bonne volonté,
Femmes et hommes qui ne sont pas enfermés dans la léthargie et la consommation,
Femmes et hommes qui n’ont pas que la violence et la revendication comme moyens d’action,
Nous serons à vos côtés, femmes et hommes volontaires pour construire un autre monde, là où nous vivons et tout autour.

Nous serons à vos côtés, pour que vive la République et l’humanité.

Photos Jean-Luc Ser