Seul le prononcé fait foi.
« Monsieur le Sous-Préfet de Palaiseau,
Madame la Sénatrice de l’Essonne, et Conseillère Départementale,
Mesdames et messieurs les élus des Molières et des communes voisines,
Mesdames et Messieurs les représentants des associations d’anciens combattants, de l’UFAC, de l’UNC et du Souvenir Français,
Monsieur le Major de la Gendarmerie de Limours,
Monsieur le Chef du Centre d’Incendie et de Secours de Limours,
Mesdames et Messieurs les musiciens de l’Ensemble Musical du Hurepoix,
Chers conseillers municipaux enfants,
Chers habitantes et habitants des Molières,
Nous sommes réunis ce jour pour commémorer ensemble l’armistice du 11 novembre 1918, mettant fin à la première guerre mondiale et ses 19 millions de morts, dont presque 10 millions de soldats et parmi eux 1,3 millions de militaires français, engagés et appelés par la France.
Parmi eux aussi, des jeunes hommes que la France est allée chercher dans ses colonies.
70 000 l’ont payé de leur vie, dont environ 30 000 tirailleurs sénégalais et 36 000 maghrébins.
La France reconnaissante a décoré ces derniers, comme elle a décoré tous ses soldats, morts, blessés, héroïques.
Tout le monde n’en a pas forcément la mémoire, mais je tiens a rappeler que c’est à l’issue de cette première guerre mondiale qu’il est décidé de construire la Grande Mosquée de Paris.
C’est ce que n’avait certainement pas en mémoire l’assassin imbécile de la mosquée de Bayonne, il y a quelques jours.
C’est par contre ce que j’avais notamment en mémoire, Monsieur le Sous-Préfet, lorsque nous nous sommes recueillis avec vous au cimetière de Palaiseau lors de votre nomination, il y a deux ans.
Je dis bien notamment, car la diversité de nos origines, la mienne ou la vôtre, doit être toujours dépassée par le projet républicain qui nous rassemble.
La diversité en est plus une cause qu’une conséquence.
Ce qui nous intéresse avant tout, ce sont les valeurs qui nous fondent pour vivre ensemble et nous projeter dans l’avenir.
Ce qui nous intéresse c’est le travail et le talent pour y parvenir.
Nous comme élus de la République, vous comme serviteur de la République.
Permettez-moi donc, non seulement de remercier votre présence, mais de souligner simplement la qualité de votre travail et de votre écoute dont je veux témoigner publiquement.
Les guerres du 20ème siècle, que nous commémorons toujours, qu’il fasse froid, qu’il vente ou qu’il pleuve, sont aussi les guerres d’aujourd’hui.
Nos soldats sont engagés dans de nombreux endroits du monde, y sont blessés ou y perdent leur vie. 543 l’ont perdue depuis 1963 et une stèle a été inaugurée ce matin à Paris.
Si les conflits qui émaillent notre histoire sont lisibles, sont beaucoup moins traçables les haines de toutes sortes qui manipulent le désespoir et produisent des actes terroristes ou fondés sur le racisme.
Et ces balles que l’on tire encore aujourd’hui à Bayonne ou ailleurs nous rappellent à tous une œuvre inachevée, celle de notre capacité à vivre ensemble.
Cette œuvre, nulle personnalité politique, au plus haut rang de l’Etat, ne devrait s’en départir en participant à la stigmatisation de certaines populations.
Alors oui, il y a de quoi pleurer à observer l’Assemblée Nationale palabrer pendant deux jours sur le port du voile.
N’y a-t-il pas mieux à faire ?
Toutes nos forces doivent se consacrer à des projets communaux qui rassemblent dans une perspective commune et établissent une méthode participative et coopérative pour associer les uns et les autres.
Toutes nos forces doivent se consacrer à construire des projets de territoires unissant les communes et les citoyens dans des objectifs communs en se donnant les moyens de les poursuivre.
Toutes nos forces doivent se consacrer à rassembler les Français dans un projet national.
La situation l’impose avec urgence.
Aux Molières, nous y travaillons inlassablement.
Parfois nous entendons les ricaneries des uns, parfois le silence indifférent des autres, mais nous y travaillons inlassablement.
Ce que nous entendons aussi, c’est l’intérêt qui est porté à notre démarche. Par nos voisins mais aussi des citoyens plus éloignés.
Cela nous conforte dans cette démarche.
Cela nous apprend qu’elle est peut-être la clé d’une société du vivre ensemble, qui se construit à partir du faire ensemble.
Ensemble, construisons concrètement de beaux projets où nous sommes, en nous comportant en citoyens adultes, en donnant de la valeur et de la grandeur à nos petites contributions au service de nos familles et de la communauté républicaine dans laquelle nous sommes.
Les valeurs ne prennent vie que si les belles communautés et humanités se retrouvent sur des objets communs et partagés.
Nous honorons aujourd’hui celles et ceux qui par leur engagement et leur vie ont permis notre liberté, à nous d’en faire maintenant un projet républicain, ensemble. »